A propos de l'auteur

Ma rencontre avec Hamidullah en 1987 m'oriente vers le journalisme.« Il ne sert à rien de critiquer les journaux et les journalistes; mieux vaut prendre la parole » répétait le Professeur Hamidullah à ceux qui se plaignaient du traitement de l'islam dans les médias français. 

Ce fut mon aventure du magazine Le Musulman, édité par l’Association des Étudiants Islamiques en France (AEIF), une association que l’on doit à Hamidullah depuis les années 1963. Le but de l’AEIF était d’accueillir des étudiants musulmans qui étaient dans mon cas: seuls en France, loin de chez eux et désireux de pratiquer leur religion.

C’est à l’AEIF, fin des années 1980, que j’assiste à l’évolution de l’islam de France. J’initie un groupe d’ados qui lance Le Musulman Jr. Ce magazine évolue vers Saphir Le Médiateur qui devient la plate-forme éditoriale pour le journal en ligne www.Saphirnews.com.

J’étudie des mathématiques à l’Université de Paris 6 avant de m’inscrire en Histoire (Paris 7) comme étudiant de Jean Louis-Triaud en vue de comprendre l’islamisation de la Côte d’Ivoire. Mon projet était alors de rentrer au pays pour enseigner. La situation politique à Abidjan va motiver mon choix de passer le CAPES pour faire en France une carrière dont je rêvais en Côte d’Ivoire.

Je réaliserai que nous sommes nombreux, en France, à avoir profité de la science de Hamidullah; je fonde alors le Collectif Hamidullah au décès du Professeur en 2002. L’objectif est, avant tout, de collecter et promouvoir le patrimoine intellectuel de l’islam en France; une nécessité pour les jeunes générations qui vont chercher des repères ailleurs, souvent en Orient, avec un fort décalage culturel. Je reprends des études en Histoire-anthropologie (EHSS-Paris) pour travailler sur la vie et l’œuvre de Muhammad Hamidullah. Mes recherches me mènent à Hyderabad en Inde, à La Réunion et à Istanbul. Partout Hamidullah est connu sous des angles variés, souvent très différents de la France. J’en ai tiré sa biographie en attente de publication.

J’ai vécu vingt ans à Paris avant Saint Denis de La Réunion puis Istanbul (Turquie). En Tunisie, Égypte et en Palestine j’ai suivi des cours de langue arabe dont j’avais été privé tôt, dans ma jeunesse. Je vis dans le Sud de la France où j’enseigne encore.

Dans mon petit village provençal, sans mosquée ni école coranique, j’ai créé l’association Sabirine Provence, pour organiser le culte musulman. « Le pacte de sourate Fatiha » est né de cette dynamique nouvelle avec mes enfants qui commencent l’apprentissage du Coran d’une part, et des amis adultes qui reviennent à l’islam, d’autre part. Pour les uns comme les autres, j’ai souvent porté la casquette du fatihalogue de service.  Ce sont eux qui me donnent l’idée de ce livre. 

Au moment où l’islam est embourbé dans le piège du tout juridique, mon effort personnel porte sur une approche spirituelle de ma religion. La relation à Dieu est au cœur de ma quête dans la ligne des maître qu’on appelle communément soufis.. Un choix assumé qui me semble le seul choix honnête pour vivre l’enseignement du Prophète Muhammad (swa) en France un pays d’islam en Europe puisqu’elle accueille la plus grande communauté musulmane d’Europe.,

Amara Bamba